Les commotions cérébrales, le rugby et la vue d’ensemble
Mardi, Juin 11, 2019 - 12:43
Les commotions cérébrales sont un problème important dans le sport. Et peu de sports ont été touchés de manière aussi intense ou aussi profonde que le rugby.
La question des commotions cérébrales a touché les gens de façon très personnelle à tous les niveaux du sport. En effet, la mort tragique en 2013 de l’adolescent Rowan Stringer, qui est décédé après avoir subi de multiples blessures à la tête en jouant au rugby à l’école secondaire, a eu des répercussions qui allaient bien au-delà du sport.
Pour l’organisme national qui régit le rugby au Canada, la mort de Rowan a fait comprendre l’importance de l’éducation et des protocoles appropriés pour rendre le sport aussi sécuritaire que possible pour tous les participants.
Rugby Canada a fait d’énormes progrès dans la sensibilisation sur la façon de prévenir et de mieux gérer les commotions cérébrales. Au-delà des limites du mandat de l’organisme, il y a un programme plus vaste qui adopte une vision plus large et plus globale des commotions cérébrales dans le sport.
« Les recherches nous indiquent que les athlètes profitent de la pratique de plusieurs sports, alors nous encourageons nos athlètes à le faire, a mentionné Paul Hunter, directeur du développement national chez Rugby Canada. Nous voulons que les athlètes soient heureux et en bonne santé lorsqu’ils reviennent pratiquer notre sport. C’est pourquoi nous sommes convaincus de la nécessité d’adopter une approche uniforme à l’égard des commotions cérébrales dans tous les sports. Nous devons être sûrs que les enfants seront en sécurité et bien protégés, quelles que soient les activités auxquelles ils participent. »
M. Hunter est un fervent partisan d’une campagne nationale de sensibilisation organisée par le Centre de documentation sur le sport (SIRC). La plateforme en ligne de celui-ci est devenue la source de références pour les recherches, les conseils et les outils sur les commotions cérébrales. Elle présente également les plus récentes recherches canadiennes et internationales ainsi qu’une série de modèles et d’exemples de produits pour aider les organismes de sport à tous les niveaux.
Au cœur de la campagne se trouvent les « 4 R » qui donnent une orientation claire à toutes les personnes impliquées dans le sport :
1) Reconnaître les signes et symptômes d’une commotion cérébrale;
2) Retirer l’athlète du jeu ou de la pratique;
3) Référer l’athlète à un professionnel de la santé; et
4) Retourner aux études et ensuite au sport selon les recommandations du médecin.
« La campagne crée un front uni dans l’ensemble du système sportif, a ajouté M. Hunter. Le SIRC est le seul organisme à s’attaquer à la question de cette façon. La plupart des organismes nationaux de sport (ONS) n’ont ni la capacité ni l’expertise nécessaires pour élaborer ces protocoles et outils. La campagne et la plateforme nous donnent tout ce dont nous avons besoin. »
M. Hunter souligne particulièrement les politiques sur le retour à l’apprentissage et le retour au jeu, qu’il décrit comme étant extrêmement utiles pour amener les organismes de sport à reconnaître l’importance de considérer la personne comme plus qu’un athlète et de la voir comme une personne entière.
« Le sport peut occuper une grande place dans la vie d’un jeune, mais ce n’est qu’une partie de sa vie, a noté M. Hunter. Les commotions cérébrales peuvent affecter tous les aspects de la vie, et nous devons reconnaître que nous sommes responsables d’aider une personne à retourner à l’apprentissage, au sport et à sa vie en général. »
À l’avenir, l’accent sera mis principalement sur la prévention. M. Hunter indique que Rugby Canada investira son énergie dans le partage des renseignements de la campagne, qui sont fiables et à jour, en particulier avec les entraîneurs et les officiels.
« Plus ils en savent, mieux ils peuvent éduquer les parents et les joueurs, a-t-il ajouté. Au fur et à mesure que les gens dans notre sport en apprennent davantage, les conversations changent. Parfois, les émotions peuvent dépasser le bon sens. Mais plus nous faisons passer le mot, mieux nous pouvons aider les gens à comprendre les raisons derrière nos politiques et pratiques qui retirent un athlète du jeu jusqu’à ce qu’il puisse revenir en toute sécurité. »