Leçons de la ligne de départ : mise à profit de l’expérience dans le sport pour réussir dans une future carrière de premier répondant

Author: 
Noah Marion, SIRC Intern

Mercredi, Août 1, 2018 - 10:00

Je suis né en 1995, ce qui signifie que je fais partie de la prestigieuse génération Y. Non seulement nous sommes connus parce que nous intégrons ardemment la technologie dans nos vies, mais aussi parce que nos taux de chômage sont élevés et notre taux de satisfaction au travail est à la baisse. Cette réalité pousse beaucoup de jeunes à rester chez leurs parents et à poursuivre des études postsecondaires afin d’améliorer leurs perspectives d’emploi.

J’ai certainement ressenti cette pression en juin 2017, alors que j’étais récemment diplômé de l’Université Carleton avec un baccalauréat en biologie, mais sans intérêt à poursuivre une carrière en biologie (travailler dans un laboratoire avec des insectes n’est pas intéressant pour tout le monde). Je suis donc resté à la maison et je me suis inscrit à une autre année universitaire dans le but de trouver un cheminement de carrière qui correspondait à mes passions.

Au cours de cette année universitaire, je me suis joint à l’équipe d’intervention d’urgence pour les étudiants de l’Université Carleton (appelée CUSERT), une équipe d’intervention d’urgence 24 heures sur 24 composée d’étudiants bénévoles ayant un certificat de premier répondant de la Croix-Rouge. Après avoir suivi la formation et avoir reçu mon premier appel en solo, j’étais convaincu; mon expérience avec le CUSERT a renforcé ma passion d’aider les gens dans des situations d’urgence médicale difficiles et particulières. Cette passion m’a incité à m’inscrire au programme paramédical du Collège Algonquin en septembre 2018, qui va me permettre de continuer d’exercer ma passion d’aider les autres.

C’est grâce à mon travail avec le SIRC, en parcourant les archives pour trouver des recherches intéressantes sur le développement des athlètes, que j’ai réalisé que mon expérience de kayakiste de vitesse au club de canoë de la place Carleton m’a permis d’acquérir des compétences fondamentales que j’ai appliquées dans mes interventions en situation d’urgence. Je crois qu’un grand nombre d’athlètes et de nouveaux diplômés qui cherchent à faire la transition vers une carrière peuvent trouver l’expérience d’être un premier répondant en situation d’urgence satisfaisante et stimulante. Voici trois caractéristiques clés qui, à mon avis, soulignent les similitudes des habiletés et de l’intérêt liés au sport de compétition et au rôle de premier répondant.

1. Aimer se mettre au défi

L’entraînement et la compétition exigent des athlètes qu’ils se placent dans des environnements mentalement et physiquement difficiles. Les athlètes doivent pouvoir s’adapter et aimer surmonter des obstacles qui exigent d’importantes compétences en résolution de problèmes. Par exemple, un épuisement lors d’une course ou le dépassement de soi-même pendant un entraînement exige une concentration et une détermination mentale et physique. Les premiers répondants doivent se dévouer entièrement dans des moments difficiles et doivent avoir une capacité d’adaptation instantanée dans des situations nouvelles. Les situations d’urgence ne sont jamais les mêmes et nécessitent souvent des stratégies novatrices pour les régler. Les habiletés que j’ai apprises lors d’un entraînement hivernal à 6 h du matin sur des skis de patins ont joué un rôle primordial dans ma capacité à mémoriser des protocoles. Je pouvais ainsi m’en souvenir naturellement dans des situations où j’avais peu de temps pour réagir.

2. Rester calme sous pression

Il est essentiel que les athlètes gèrent leur stress avant une course et qu’ils restent calmes avant de grandes épreuves. Pour cela, ils doivent contrôler leurs émotions et leur adrénaline afin de ne pas s’épuiser au départ et ne plus avoir d’énergie avant la fin de la course. Ce principe s’applique aussi à l’intervention d’urgence, car les premiers répondants sont formés de manière à ne jamais se précipiter pour répondre aux appels et toujours prendre une grande respiration avant de se rendre sur les lieux. Le calme des premiers répondants réduit le risque d’erreur, évite de figer devant une situation et donne confiance aux personnes en crise. Chaque moment passé dans le bateau sur la ligne de départ en attendant le signal de départ m’a permis de contrôler mon degré de stimulation dans mon rôle de premier répondant dans lequel je suis confronté à des gens agités.

3. Avoir une bonne communication

Il est fondamental que les membres de l’équipe aient une bonne communication pour connaître du succès. Ils doivent notamment être en mesure d’être concis dans leurs communications, de faire preuve de fiabilité dans le suivi des plans de course ou des jeux prédéterminés, et de se soutenir les uns les autres. Ces capacités se traduisent directement par une chimie entre les premiers répondants en tant que partenaires sur lesquels ils peuvent compter. La confiance est importante dans des situations complexes où chacun a un rôle unique essentiel à la réussite. Certains de mes appels plus sérieux n’étaient gérables que parce que je savais que j’avais des partenaires fiables qui m’épaulaient et que je pouvais consulter pour connaître les prochaines étapes. Tout comme lorsqu’on met en œuvre un plan de course préétabli, il est essentiel que les premiers répondants aient des rôles et des attentes clairs, appuyés par une bonne communication, s’ils veulent réussir dans leur travail.

 

Si vous connaissez un athlète qui a de la difficulté à trouver un cheminement de carrière épanouissant (ou si vous êtes vous-même dans cette situation), encouragez-le à envisager une carrière comme premier répondant – que ce soit en tant qu’ambulancier paramédical, pompier ou policier. Les athlètes qui possèdent les compétences décrites ci-dessus pourraient trouver ce type d’emploi stimulant et gratifiant. Pour obtenir des renseignements pratiques sur ce type de carrière, communiquez avec le service de police, le service paramédical ou le service d’incendie de votre ville pour vous renseigner sur les occasions de jumelage ou pour faire du bénévolat dans ces organismes.