Développement à long terme de l’athlète : une base pour entraîneurs, athlètes et parents
Mercredi, Juin 7, 2017 - 09:00
Le cadre du développement à long terme de l’athlète (DLTA) a été conçu par Sport pour la vie dans le but de régler plusieurs problèmes et lacunes qui affectent la participation sportive et l’excellence du sport canadien, comme le manque de plaisir, l’épuisement, le manque de développement de compétences, et la non-atteinte d’un niveau de performance optimal. Appliqué dans des pays à travers le monde, le DLTA donne des lignes directrices sur le « quand » et le « quoi » du développement de compétences et vise à rehausser l’activité physique en général et à aider les athlètes de haute performance à réussir sur le plan sportif.
Sensibilisation et première participation
La sensibilisation concerne la compréhension des opportunités disponibles – peu importe la capacité ou l’historique d’une personne – pour participer au sport et à l’activité physique. La première participation est la première expérience d’une personne avec le sport. Il est essentiel que cette expérience soit positive pour ainsi favoriser un engagement et une participation à long terme.
Après une initiation au sport, les entraîneurs, parents et athlètes devraient lier les compétences et les activités aux aspects physiques, émotifs, cognitifs et mentaux du stade de développement approprié. Bien que chaque stade ait un groupe d’âge cible, chaque sport comprend divers âges de pointe. Il faut aussi prendre en considération le fait que les athlètes se développement et grandissent à leur propre rythme. Les fourchettes d’âge servent donc de références très globales, principalement pour donner du contexte.
Âge actif : de 0 à 6 ans
- L’activité physique doit être amusante et faire partie de la vie quotidienne
- On vise à développer des compétences liées aux mouvements fondamentaux et à établir des connexions neurales par l’entremise de jeux actifs
- Les jeux et les activités ne doivent pas être compétitifs, mais plutôt amusants et faciles
Éléments fondamentaux : garçons de 6 à 9 ans; filles de 6 à 8 ans
- L’accent est mis sur le développement des habiletés physiques générales, des habiletés liées au fondement des mouvements, et des éléments de base de l’athlétisme (agilité, équilibre, coordination et vitesse) par l’entremise de plusieurs sports
- Les habiletés liées au fondement des mouvements sont le fondement de la réussite sportive et de la participation à long terme
- On vise à développer des habiletés, de la confiance et le plaisir du sport grâce à des expériences amusantes et inclusives dans plusieurs sports
- Il faut s’assurer d’établir des règles dans le cadre de jeux structurés et non structurés
- L’accent doit être mis sur le développement des compétences et de la confiance
- On devrait viser 180 minutes d’activités par jour, avec au moins 60 minutes d’activité physique intense
Apprendre à s’entraîner : garçons de 9 à 12 ans; filles de 8 à 11 ans
- Les occasions doivent être inclusives et fondées sur les compétences, mais elles doivent rester amusantes
- Les enfants participent à plusieurs sports, positions, activités et environnements, et l’accent est mis sur le développement et le maintien de compétences
- La force est rehaussée grâce à des exercices qui utilisent le poids du corps, des ballons médicinaux, des ballons suisses et des déplacements en pente pour les athlètes en fauteuil roulant
- L’entraînement est axé sur la vitesse
- Il faut éviter la spécialisation dans les sports où les athlètes se spécialisent tardivement
- L’entraînement et la compétition devraient avoir un ratio de 70/30
- La participation à des jeux libres non structurés se poursuit
- Les entraîneurs devraient s’assurer que tout le monde a la chance de participer, pas seulement les meilleurs joueurs
- On recommande un minimum de 60 minutes d’activité physique modérée à intense tous les jours
S’entraîner à s’entraîner : garçons de 12 à 16 ans et filles de 11 à 15 ans
- Les enfants connaissent une poussée de croissance
- Des engagements sont pris et des capacités sont développées alors que les compétitions passent de l’échelle municipale à provinciale
- On entraîne l’énergie et la capacité aérobique après que l’enfant ait atteint le sommet de la vélocité en hauteur à la puberté
- On maintient ou on améliore la flexibilité alors que le système musculosquelettique s’agrandit
- Les aptitudes liées à la préparation mentale commencent à être sollicitées
- On apprend et on enseigne les règles et les valeurs du sport, de même que les conséquences des efforts et des actions
- L’équipement doit être adapté à la taille et aux compétences des athlètes, et de l’équipement propre au sport doit être fourni aux athlètes handicapés
- Vers la fin de ce stade, l’athlète se spécialise dans un sport
- L’entraînement et la compétition devraient avoir un ratio de 60/40
- Les entraîneurs devraient régulièrement élaborer des plans de périodisation pour l’entraînement et la compétition
S’entraîner à la compétition : hommes de 16 à 23 ans (+/-); femmes de 15 à 21 ans (+/-)
- L’entraînement est presque à temps plein, à haute intensité et est axé sur un événement ou une position
- La compétition se fait à l’échelle nationale avec une transition vers l’international
- La spécialisation se fait dans un seul sport, bien que la spécialisation en vue d’un événement ne se fait que vers la fin du stade
- On développe la force mentale et on prévoit du temps régulier pour la récupération
S’entraîner à gagner : homme de 19 ans (+/-); femmes de 18 ans (+/-)
- Les athlètes participent à des événements de calibre international et visent à améliorer leur performance
- Les plans d’entraînement et de compétition sont personnalisés et utilisent plusieurs périodisations pour atteindre des sommets dans le cadre de grandes compétitions
- Des pauses préventives sont prévues pour réduire le risque de blessure et éviter l’épuisement
- Actif pour la vie : hommes et femmes de tout âge
- On compte des athlètes qui font de l’activité physique et des sports non organisés (Actif pour la vie) et d’autres qui participent à des sports organisés comme des ligues récréatives et des compétitions élites (Compétitif pour la vie)
- La participation des entraîneurs, des officiels, des instructeurs ou des bénévoles se poursuit
- On recommande un minimum de 150 minutes d’activité physique par semaine à intensité moyenne à élevée
Chaque organisation sportive canadienne a des lignes directrices sur le DLTA qui sont disponibles en ligne à l’intention de la population, notamment les entraîneurs. Elles donnent des recommandations propres aux sports et des exemples d’entraînements qui valent la peine d’être consultés.
Sources
Informations sur le développement à long terme de l’athlète pour les parents. Association canadienne des entraîneurs.
Développement à long terme du participant/athlète. Société du sport pour la vie.
À propos de l’auteure : Lily est une étudiante de 4e année dans le programme de kinésiologie à l’Université Western. Son expérience athlétique est dans la nage synchronisée et elle continue sa participation dans le sport comme entraîneuse et comme nageuse sur l’équipe universitaire.