Entraîner des garçons et des filles : Y a-t-il une différence?
Jeudi, Octobre 9, 2014 - 10:00
Chaque athlète est unique, et la plupart d’entre eux adoptent une approche différente à l’égard des entraînements et des compétitions. En tant qu’entraîneur, vous devez apprendre à connaître vos athlètes, tant le côté personnel que sportif, afin d’optimiser leur performance. Pour ce faire, vous devez comprendre leur motivation, leur style d’apprentissage et leurs préférences en matière de rétroaction. La majorité des sportifs souhaitent développer leurs habiletés, que ce soit sur le plan athlétique ou personnel. Il est donc important de savoir que certaines caractéristiques et tendances peuvent varier selon le sexe* de l’athlète et qu’elles peuvent vous servir d’outils pratiques pour mobiliser vos troupes.
Sur le plan psychologique*, les hommes ont tendance à traiter l’information de façon plus analytique, linéaire et logique que les femmes. Ils comprennent et traitent l’information en fonction de systèmes. Généralement, ils préfèrent que l’information soit présentée de façon objective et qu’elle soit fondée sur des faits. Les femmes, quant à elles, semblent privilégier une vue d’ensemble. Autrement dit, elles aiment comprendre la raison pour laquelle elles effectuent une tâche en particulier et ce qu’elles ont à gagner en la réalisant. De plus, les femmes ont tendance à utiliser les deux hémisphères de leur cerveau, tandis que les hommes n’en utilisent qu’un seul. Les femmes vont aussi préférer l’information présentée dans un contexte plus vaste.
Les hommes ont tendance à réagir en plongeant dans le feu de l’action, contrairement aux femmes, qui réagissent davantage sur le plan émotionnel. La façon dont vous communiquez*, selon le sexe de la personne, peut avoir une incidence différente sur la façon dont votre message est reçu. Les femmes accordent une plus grande importance à la façon dont un message est véhiculé qu’au contenu même. En effet, votre ton de voix et votre langage corporel* sont plus importants que les mots que vous employez. Lorsque vous critiquez une équipe masculine, un joueur sera porté à penser que vous parlez d’une autre personne au sein de l’équipe. Les femmes ont plutôt tendance à intérioriser et à personnaliser les critiques. Elles se préoccupent aussi de l’opinion des autres à leur égard. Il est donc important de ne pas viser une fille en particulier lorsque vous communiquez un message à toute l’équipe. En outre, les garçons aiment être félicités et acceptent habituellement un peu mieux les critiques que les femmes.
Pendant une compétition*, les hommes ont tendance à agir de façon plus individualiste, contrairement aux femmes, qui démontrent un style favorisant la collaboration. Les garçons valorisent la réussite personnelle plus que celle de l’équipe, tandis que la réussite d’équipe est plus importante pour les femmes. Les hommes veulent être les « mâles alpha » au sein du groupe, ce qui peut parfois nuire à la cohésion d’équipe. Étant donné que les filles tiennent à s’intégrer à l’équipe, elles peuvent parfois sacrifier leur performance personnelle en vue d’être acceptées par le reste de ses pairs.
Sur le sujet des approches relatives aux compétitions et aux entraînements, l’article « Practice Like a Girl, Compete Like Boy* » de Kathleen J. DeBoer explique bien les éléments que doivent prendre en considération les entraîneurs pour développer le talent des athlètes. Comme les hommes sont très compétitifs, il peut être difficile de leur enseigner les aspects techniques d’un sport. De leur côté, les femmes ont parfois de la difficulté à être en compétition avec d’autres filles; elles sont donc de bonnes athlètes techniques, mais présentent des lacunes sur le plan compétitif. Aussi, les entraîneurs sont portés à axer les entraînements de filles sur les aspects techniques, au détriment du volet compétitif. À l'inverse, les entraînements de garçons sont plus compétitifs et moins techniques. Donc pour optimiser le développement des habiletés des athlètes, les entraîneurs devraient aussi se pencher sur les faiblesses attribuables aux différences entre les sexes.
Tendances générales* observées dans les équipes de garçons et de filles
- Une approche impliquant une motivation intense chez les garçons versus une approche démocratique chez les filles.
- Un accent mis sur la performance individuelle chez les garçons versus un accent mis sur la relation entre les joueurs chez les filles.
- Les filles ont souvent besoin d’encouragement contrairement aux garçons.
- On note beaucoup d’interactions entre l’entraîneur et l’équipe chez les filles contrairement à une relation plus éloignée entre ceux-ci chez les garçons.
Mener un entraînement sportif ne consiste pas seulement en la création de routines et de stratégies de jeu. Il s’agit aussi de développer le talent des athlètes en les motivant et en optimisant leur potentiel. Comprendre les tendances et les caractéristiques générales propres à chaque sexe est une façon d’aider les athlètes à développer leurs compétences. Ces généralisations peuvent également aider un entraîneur à mieux connaître ses joueurs, tant sur le plan sportif que personnel.
*Seulement disponible en anglais
Références de la collection de SIRC:
1. Blom L, Abrell L, Wilson M, Lape J, Halbrook M, Judge L. Working with Male Athletes: The Experiences of U.S. Female Head Coaches. ICHPER -- SD Journal Of Research In Health, Physical Education, Recreation, Sport & Dance. Summer2011 2011;6(1):54-61.
2. Hull N. Gender Differences and Coaching Dynamics: Three Takes. Soccer Journal. November 2010;55(7):28-32.
3. Levine J. Coaching Females: Soccer and Girls' Self-Esteem. Soccer Journal. November 2011;56(7):36.
4. Millard L. Differences in coaching behaviors of male and female high school soccer coaches. Journal Of Sport Behavior. January 1996;19(1):19.
5. Shoulberg D, Hannula D, Curley M. Developing Winning Attitudes In High School Swimmers. World Clinic Series. January 2008;40:371-376.
6. Wood K, Lynn A. Coaching Girls: Effectively Enabling the Transition from Talented Age Group to Performance Senior. Canadian Journal For Women In Coaching. January 2012;12(1):1-7.