Examen des gains marginaux : Mesure dans laquelle les organismes de sport détiennent la clé pour améliorer la performance sportive
Mercredi, Août 29, 2018 - 09:00
Le concept des gains marginaux a amené bon nombre d’équipes sportives professionnelles et amateures à essayer d’obtenir chaque petit gain possible en matière de nutrition, de physiologie, de psychologie, de technologie, de force et de conditionnement. Par conséquent, au cours de la dernière décennie, les sports ont fait un grand pas en avant grâce à l’innovation, en grande partie en raison de partenariats avec des experts externes ayant une formation de classe mondiale dans des domaines connexes qui n’avaient jamais été appliqués dans ce secteur auparavant.
Toutefois, bien que les équipes qui sont financées au plus haut niveau peuvent se permettre de chercher toutes les améliorations possibles, les autres doivent être très sélectives quant à ses investissements. Une occasion qui se présente à elles est d’appliquer le concept des gains marginaux au système et d’examiner la mesure dans laquelle les décisions organisationnelles et le soutien touchent les athlètes. Grâce à cette approche, trois possibilités d’amélioration peuvent être facilement ciblées :
1. Mettre en œuvre des lignes directrices sur les réservations de voyage
La quantité et la qualité du sommeil jouent un rôle dans la performance, la récupération et la prévention de maladies. Plusieurs ONS au Canada ont travaillé avec des spécialistes du sommeil pour s’assurer que leurs athlètes dorment de façon optimale et ont des plans de haute qualité pour voyager à travers les fuseaux horaires afin de minimiser les effets du décalage horaire. De plus, les ONS pourraient mettre en œuvre des lignes directrices sur les réservations de voyage et investir dans des ressources pour s’assurer que les athlètes prennent l’avion à des heures qui leur permettent d’avoir une nuit complète de repos avant le voyage et d’avoir le vol le plus direct. Lorsqu’un athlète vise une performance optimale lors d’un événement, les préparatifs de voyage peuvent avoir des conséquences (Reilly, 1990; Thoune, Bjorvatn, Flo, Harris et Pallesen, 2015).
2. Développer une stratégie de santé mentale
La santé mentale des athlètes et du personnel est un autre aspect pour lequel les avantages sont potentiellement très importants. Le personnel donne le ton de l’environnement d’entraînement et de compétition, et lorsqu’ils vivent des moments éprouvants, tout le monde le ressent bien souvent. Les athlètes qui éprouvent des problèmes ne sont pas en mesure de donner le meilleur d’eux-mêmes, et il a été rapporté que la prévalence des troubles mentaux chez les athlètes est similaire à celle de l’ensemble de la population (Gulliver, Griffiths, Mackinnon, Batterham et Stanimirovic, 2015; Foskett et Longstaff, 2018). Le système sportif canadien fait des progrès en matière de soutien en santé mentale pour les athlètes grâce à des services comme le Plan de match ainsi que des services internes fournis par les équipes nationales. Une stratégie de santé mentale exhaustive peut être développée pour établir une approche uniforme et positive pour régler les enjeux de santé mentale chez les athlètes et les membres du personnel, en plus d’offrir une éducation aux entraîneurs, au personnel de soutien et à la direction en matière de santé mentale. Cette approche peut réduire les obstacles liés à la stigmatisation et à l’incompréhension qui peuvent empêcher les athlètes de recourir à ces services pour obtenir le soutien dont ils ont besoin.
3. Réduire les lourdeurs administratives
L’importance des processus simples et efficaces au sein d’une organisation ne peut être sous-estimée lorsqu’il s’agit d’optimiser la performance athlétique. S’assurer que les athlètes et le personnel ont toute l’information dont ils ont besoin à l’avance, qu’ils ont assez de vêtements pour l’entraînement et la compétition, que les dépenses sont faciles à classer, que les gens sont remboursés rapidement, que la communication entre les membres de l’équipe est facile et n’implique pas d’inonder la boîte de courriels des gens, et plusieurs autres aspects du fonctionnement de l’organisation ont un effet sur la façon qu’un athlète performe le jour de la course. Cet aspect des gains marginaux a commencé à être étudié dans un contexte scientifique (McGuire et Halliday, 2018) dans le cadre d’études sur la façon dont les processus de changement ont un effet sur les gens plutôt que simplement examiner de nouveaux types d’interventions.
Messages clés
Le concept de « gains marginaux » a été le catalyseur de certaines innovations substantielles et positives, alors que les équipes et les organisations sportives cherchent de nouvelles pistes d’amélioration qui n’étaient pas prises en compte auparavant. Cependant, il est tentant de ne chercher ces gains que par des interventions directes auprès des athlètes, plutôt que se pencher sur l’organisation et les systèmes qui soutiennent les athlètes. En ce qui concerne son système sportif, le Canada doit miser sur tous les types de gains et résister à l’envie de ne chercher que des interventions scientifiques visant à améliorer la performance des athlètes.
Adaptation d’un article de SIRCuit de 2018.
À propos de l’auteure – Andrea Wooles est une physiologiste de l’exercice comptant près de 20 ans d’expérience dans le sport olympique et paralympique. Elle a commencé sa carrière chez British Cycling, a été consultante pour de nombreux sports au Royaume-Uni et au Canada, et a mis sur pied le système d’équipe de soutien intégré de Cyclisme Canada à titre de gestionnaire des sciences et de la médecine. Elle se concentre maintenant sur les innovations en matière de vêtements et d’équipement pour Cyclisme Canada par l’entremise de partenariats avec les partenaires d’innovation de l’équipe.
Références
Foskett, R. et Longstaff, F. (2018). The mental health of elite athletes in the United Kingdom. Journal of Science and Medicine in Sport, 21(8), 765 à 770.
Gulliver, A., Griffiths, K., Mackinnon, A., Batterham, P. et Stanimirovic, R. (2015). The mental health of Australian elite athletes. Journal of Science and Medicine in Sport, 18(3), 255 à 261.
McGuire, W. et Halliday, H. (2018). The Research Cycle: Improving Care and Outcomes for Newborn Infants. Neonatology, 114(1), 2 à 6.
Reilly, T. (1990). Human circadian rhythms and exercise. Critical Reviews in Biomedical Engineering, 18(3), 165 à 180.
Thun, E., Bjorvatn, B., Flo, E., Harris, A. et Pallesen, S. (2015). Sleep, circadian rhythms, and athletic performance. Sleep Medicine Reviews, 2015 Oct. (23), 1 à 9.