PERCEPTION DE LA COHÉSHION D’ÉQUIPE PAR LES ENTRAÎNEURS DES ATHLÈTES PARALYMPIQUES CANADIENS

Mercredi, Décembre 9, 2015 - 08:27

Le Centre de documentation pour le sport (SIRC) est heureux de collaborer avec Sport Canada à la mise en commun des recherches en cours sur des sujets qui contribuent à orienter les politiques et à promouvoir l’élaboration de programmes de sport de grande qualité. Cette semaine, nous vous faisons part des points saillants qui se dégagent d’un article récent portant sur la PERCEPTION DE LA COHÉSHION D’ÉQUIPE PAR LES ENTRAÎNEURS DES ATHLÈTES PARALYMPIQUES CANADIENS.

 

Coaches’ Perceptions of Team Cohesion in Paralympic Sport

Falcão, W.R., Bloom, G.A., et Loughead, T.M. (2015), Adapted Physical Activity Quarterly, 32(3), p. 206-222.

On peut consulter le texte intégral de l’article en cliquant ici :

http://sportpsych.mcgill.ca/pdf/publications/APAQ_Falcao_et_al_2015.pdf

 

Points saillants relevés par le SIRC

D’après la recherche, les programmes de formation des entraîneurs dans le domaine du développement de la cohésion d’équipe créent un esprit d’équipe positif qui se répercute sur la satisfaction et le succès de l’équipe. Cette étude consistait en une analyse thématique d’entrevues semi-dirigées menées avec sept entraîneurs en chef d’athlètes paralympiques canadiens de sports d’été et d’hiver, représentant des sports individuels et des sports d’équipe. Elle visait à examiner comment les entraîneurs perçoivent la cohésion dans le sport paralympique et les stratégies utilisées pour favoriser la cohésion au sein de leurs équipes.

 

Observations des entraîneurs :

  • Tous les entraîneurs estimaient que les athlètes paralympiques devraient bénéficier du même entraînement de haut niveau que les athlètes olympiques, cet entraînement favorisant l’autonomie et la réussite de l’athlète.
  • Tout en convenant qu’il y avait peu de différences entre l’entraînement d’athlètes paralympiques et l’entraînement d’athlètes d’élite non handicapés, les entraîneurs reconnaissaient qu’il était important d’adapter leurs pratiques pour répondre aux besoins particuliers de leurs athlètes.
  • Constitution de l’équipe :
    • Il est important d’instituer des valeurs d’équipe fondamentales qui représentent le groupe dans son ensemble et de participer à une vision commune.
    • Tous les entraîneurs ont parlé de la nécessité de fixer des objectifs individuels et des objectifs d’équipe. Cela peut se faire par l’intermédiaire d’un psychologue ou dans le cadre de la relation individuelle entre l’entraîneur et l’athlète. Même si les objectifs individuels sont manifestement beaucoup plus importants pour les athlètes des sports individuels dans un contexte d’équipe, ils sont aussi considérés comme importants pour les différents athlètes participant à un sport d’équipe.
    • Dans le cas des athlètes de sports d’équipe, si les membres de l’équipe sont dispersés dans différentes régions du pays, il est difficile de fixer des objectifs d’équipe quand tous les membres ne se rencontrent qu’aux camps d’entraînement et dans les compétitions. L’utilisation de la technologie (téléphone, Skype, iMessenger, Black Berry Messenger, etc.) devient un outil de base pour établir et renforcer la cohésion. Les entraîneurs pensent qu’il est nécessaire de communiquer fréquemment pour créer la dynamique de groupe et maintenir des liens personnels.
  • Liens personnels avec l’entraîneur :
    • La communication est vue comme l’élément le plus important dans le cadre de ce thème. Elle se définit par les échanges avec les différents athlètes, avec l’équipe en tant qu’unité, et avec le personnel de soutien.
    • Les types de communication incluent les conversations sur des questions liées au sport, les objectifs personnels et l’engagement en matière de sport. Certains entraîneurs avaient l’impression qu’il était important d’avoir des échanges personnels avec leurs athlètes pour favoriser l’esprit d’équipe.
    • La communication avec le personnel de soutien (techniciens en équipement, employés de soutien, physiothérapeutes, consultants en psychologie du sport, etc.) était vue comme un élément clé. Cela indique la grande importance et la valeur que les entraîneurs accordent à ces personnes et le rôle essentiel qu’elles jouent dans le renforcement de la cohésion.
  • Cohésion :
    • Les entraîneurs définissaient ainsi la cohésion : « groupe ayant des objectifs semblables, de bonnes relations personnelles et une bonne communication, ce qui a une incidence directe sur la performance de l’équipe ».
    • Les entraîneurs de sport individuels estimaient aussi que la cohésion est importante pour maintenir un climat d’entraînement et de compétition positif.
    • Les entraîneurs ont mentionné que, dans le contexte paralympique, il se peut que certains athlètes doivent compter sur l’aide de leurs coéquipiers, qu’il s’agisse de soutien émotif ou d’aide pour accomplir les tâches quotidiennes, ce qui a un effet considérable sur la cohésion et l’harmonie au sein de l’équipe, et contribue également à la qualité de vie des athlètes.  
    • Ici aussi, à cause de la dispersion géographique des membres des équipes nationales, il est important de provoquer des occasions de renforcer la cohésion d’équipe, qui se crée souvent dans les petits camps d’entraînement ou lors d’événements et qui est axée sur l’interaction sociale.
    • Les entraîneurs pensent qu’ils ont une part de responsabilité dans le renforcement de la cohésion entre les athlètes, mais ils comptent sur les membres de l’équipe pour qu’ils assument eux aussi leur responsabilité.
    • Les entraîneurs ont indiqué qu’il pouvait être plus difficile de renforcer la cohésion dans le contexte paralympique que dans un contexte d’athlètes non handicapés en raison des problèmes d’accessibilité. Pour de nombreux athlètes paralympiques, les activités sociales ne peuvent être organisées sous l’impulsion du moment. Il faut les planifier afin de pouvoir répondre aux besoins de tous les athlètes.

La recherche met en évidence les similitudes et les différences entre l’entraînement dans le contexte paralympique et l’entraînement d’athlètes non handicapés. Les thèmes de la cohésion liée à l’établissement d’objectifs et à l’importance de la communication révèlent de nombreuses similitudes. Cependant, les activités interpersonnelles présentent plus de difficultés dans le contexte paralympique, car les entraîneurs doivent souvent compter sur les chefs d’équipe pour faciliter ces occasions. Ils mentionnent d’ailleurs les caractéristiques particulières de ces interactions pour le renforcement de la cohésion.