Revoir le plan de match : la retraite est un choix parmi d’autres pour les athlètes en transition

Author: 
Jason Dunkerley

Mercredi, Mars 30, 2016 - 09:00

Les athlètes sont confrontés au dilemme existentiel de décider du moment où ils en ont eu assez. Leur corps ne peut pas endurer de la douleur indéfiniment, et ils ne peuvent plus continuer de subir des blessures. Néanmoins, chaque athlète valorise les expériences positives et les réalisations qui nourrissent leur cheminement de carrière. Qu’il s’agisse d’un jeune athlète aspirant, d’un collégien ou d’un vétéran d’une équipe nationale, la décision de prendre sa retraite du sport est personnelle, entièrement compréhensible, et elle constitue une étape naturelle du développement personnel. Mais arriver à la fin d’un chapitre ne signifie pas qu’on doit fermer entièrement le livre de notre cheminement sportif. En effet, tourner la page peut nous permettre de recréer notre personnalité d’athlète.

Il y a certains exemples notables d’athlètes qui ont fait une transition réussie d’un sport à l’autre. Deion Sanders, une vedette de la NFL dans les années 1990, a aussi joué dans la MLB. Il est le seul joueur à avoir participé au Super Bowl et à la Série mondiale. Clara Hughes, cycliste canadienne devenue patineuse de vitesse, a participé six fois aux Jeux olympiques durant sa carrière, et elle est la seule athlète à avoir remporté de multiples médailles aux Jeux olympiques d’été et d’hiver. Ce sont là des exemples rares, mais ils démontrent que certaines occasions peuvent passer inaperçues chez les athlètes qui, pour une raison ou une autre, sentent qu’ils sont arrivés au bout du rouleau.

En 2011, Mike Woods travaillait dans une banque et se demandait ce qu’il allait faire de sa vie. Après que sa carrière de coureur ait pris fin prématurément en raison de plusieurs blessures au pied – carrière durant laquelle il a surmonté la barrière reconnue du mile en quatre minutes en tant que junior – il a commencé à faire du vélo comme thérapie. Aujourd’hui, il connaît une montée incroyable dans les rangs du cyclisme élite et a signé un contrat professionnel avec la prestigieuse équipe de Cannondale. M. Woods espère maintenant représenter le Canada aux Jeux olympiques de Rio plus tard cet été. Il a récemment mentionné : « lorsque ma carrière coureur a pris fin, j’ai eu peur pendant longtemps que ce que j’allais avoir fait à 18 ans allait me définir comme personne ». (article du Ottawa Citizen).

Certains athlètes handisport ont aussi connu des transformations semblables. Bon nombre ont participé à un sport compétitif avant de subir une blessure et de devenir des athlètes accomplis dans le monde handisport. D’autres, comme le skieur paranordique et cycliste Robbi Wlson, ont participé avec succès à deux sports aux Jeux paralympiques d’été et d’hiver. Margarita Gorbounova, quant à elle, skieuse nordique paralympique à deux reprises, a trouvé une façon de rester active et de s’impliquer après sa retraite. « Le sport est toujours une partie importante de ma vie, même après la retraite, mais je mets l’accent sur des aspects différents », a déclaré Mme Gorbounova, qui fait du ski et de la course occasionnellement, en plus de mentorer de nouveaux athlètes.

Quels sont donc les facteurs qui poussent certains athlètes à bien redéfinir leur relation avec le sport? Voici une liste peu exhaustive :

  • Passion pour le sport : il s’agit du dévouement envers l’entraînement à longueur de semaine.
  • Athlètes complets : les compétences athlétiques d’un athlète peuvent être appliquées à un autre contexte sportif.
  • Adaptabilité : être en mesure de transformer un échec en une nouvelle occasion d’apprentissage.
  • Pensée visionnaire : capacité de transformer l’énergie créative en une vision.

En plus de considérer un autre sport, il y a de nombreuses autres possibilités pour que les athlètes restent impliqués dans le sport. Les athlètes peuvent :

  • devenir un mentor ou suivre une formation pour devenir entraîneur;
  • devenir un officiel de sport certifié;
  • développer des programmes pour jeunes;
  • devenir des orateurs motivateurs;
  • envisager une carrière qui est inspirée de leur expérience sportive (p. ex. thérapie physique, entraînement mental, administration sportive, journalisme).

En tant qu’athlètes, nous oublions facilement l’adage qui dit que peu importe ce qui arrive, le soleil se lèvera le lendemain. Ceux et celles qui ont trouvé une façon de faire une transition au sein d’un sport ou entre plusieurs sports sont des preuves vivantes que la retraite n’est qu’un choix parmi d’autres. Peu importe les limites physiques irréfutables auxquelles on peut être confronté, on peut souvent adapter notre approche et aimer un sport sous un angle tout nouveau.

Ressource supplémentaire

Plan de match : Plan de match est un programme de calibre mondial axé sur le bien-être global qui vise à aider les athlètes membres des équipes nationales à améliorer leurs conditions de vie durant leur carrière sportive de haut niveau, et après celle-ci.

A propos de l'auteur

Jason Dunkerley a représenté fièrement le Canada lors de quatre Jeux paralympiques au cours desquels il a remporté cinq médailles en athlétisme distance moyenne contre d’autres coureurs aveugles. Il est membre de l’équipe paralympique nationale depuis 1998. Lorsqu’il n’est pas en train de courir sur la piste, Jason fait la promotion de l’activité physique inclusive, afin que plus de personnes handicapées aient le goût de s’investir dans l’activité physique. Avec son coureur guide Josh Karanja, Jason espère représenter le Canada aux Jeux paralympiques de Rio de Janeiro en 2016.