RÉPERCUSSIONS DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS AU SPORT ET AUX ACTIVITÉS PHYSIQUES AINSI QU’AUX JEUX ACTIFS LIBRES

Mercredi, Mars 16, 2016 - 09:00

C’est avec plaisir que le Centre de documentation pour le sport (SIRC) collabore avec Sport Canada à la mise en commun de recherches en cours portant sur des sujets qui contribuent à orienter les politiques et à promouvoir l’élaboration de programmes de sport de grande qualité. Cette semaine, nous discuterons d’un article récent portant sur les RÉPERCUSSIONS DE LA PARTICIPATION DES ENFANTS AU SPORT ET AUX ACTIVITÉS PHYSIQUES AINSI QU’AUX JEUX ACTIFS LIBRES.

« Children’s Participation in Organized Sport and Physical Activities and Active Free Play: Exploring the Impact of Time, Gender and Neighbourhood Household Income Using Longitudinal Data », Cairney, J., Joshi, D., Kwan, M., Hay, J., et Faught, B. (2015), Sociology of Sport Journal, 32(3), 266-283.

Points saillants de la recherche du SIRC

Cette étude visait à examiner les répercussions entre l’âge (de la fin de l’enfance à l’adolescence) et le statut socio-économique des enfants et leur participation au sport. Il s’agit de la première étude de ce genre à être fondée sur l’examen de données longitudinales. Ces données ont été recueillies auprès d’une cohorte d’enfants vivant dans une grande région du sud de l’Ontario, au Canada. La participation au sport incluait les sports organisés, les activités physiques et les jeux actifs libres. Le comportement des enfants a été examiné de la 4e année (moyenne de 9 ans) à la fin de la 8e année (moyenne de 13 ans). Le statut socio-économique a été mesuré en fonction du revenu du ménage à l’échelle du quartier. L’étude a aussi pris en compte le sexe des enfants. 

Points saillants liés aux constatations :

  • Le revenu du ménage à l’échelle du quartier représente une importante variable explicative de la participation aux sports organisés, aux activités physiques et aux jeux actifs libres. Plus le revenu est faible, plus la participation diminue.
  • Les différences de participation liées au statut socio-économique sont constantes, peu importe l’âge des enfants (de 9 à 13 ans).
  • Le statut socio-économique a des répercussions sur le jeu actif libre chez les filles seulement et ces répercussions deviennent de plus en plus importantes entre 9 et 13 ans. On observait chez les filles dont le statut socio-économique était élevé une hausse de la participation au jeu actif libre plus rapide au fil de temps que chez les filles dont le statut socio-économique était bas. Chez les garçons du même âge, le statut socio-économique n’avait aucune incidence sur le taux de participation.
    • Explication sociologique proposée : les adolescentes provenant d’un quartier dont le revenu des ménages est bas pourraient devoir effectuer davantage d’activités ménagères et donc avoir moins de temps pour les activités physiques facultatives.
    • Facteurs environnementaux proposés : les préoccupations liées à la sécurité du quartier.
    • Au passage de l’enfance à l’adolescence, la participation aux sports organisés et aux activités physiques diminue, ce qui est quelque peu compensé par la hausse de la participation au jeu actif libre. Toutefois, il faut tenir compte de certains facteurs (qui ne sont pas évalués dans la présente étude), dont la qualité de l’activité et l’incidence sur la santé du type d’activités.
    • Les constatations viennent à l’appui de l’adoption d’une approche transversale afin d’étudier les facteurs déterminants relatifs à l’activité physique chez les enfants et les jeunes. La théorie suppose que les résultats globaux sur la santé à l’échelle des particuliers et de la population sont influencés par les facteurs qui se recoupent, dont l’âge, le sexe, l’ethnicité et le statut socio-économique, lesquels limitent les occasions et les décisions relatives à la participation aux activités physiques chez les enfants et les jeunes défavorisés sur le plan social.

Répercussions sur les politiques 

  • En tenant compte de la théorie transversale susmentionnée, les interventions devraient cibler des populations précises définies par de multiples caractéristiques (âge, sexe, statut socio-économique, ethnicité, etc.).
  • Les programmes devraient mettre l’accent sur les collectivités dont le statut socio-économique est inférieur afin d’offrir à tous les enfants des possibilités de participer à des sports organisés ou à des activités physiques. Cependant, ils devraient également cibler les adolescentes en ce qui a trait aux activités organisées ainsi qu’aux jeux actifs libres.

Futures recherches requises

  • Poursuivre les recherches longitudinales afin d’intégrer la petite enfance et le passage à l’âge adulte.
  • Alors que la recherche actuelle visait une seule mesure du statut socio-économique, les futures recherches devraient prendre en compte d’autres mesures relatives au désavantage social.
  • Explorer d’autres facteurs écologiques (sociologiques ou environnementaux) en lien avec le statut socio-économique qui ont une incidence sur la décision de poursuivre ou non une activité physique.
  • Poursuivre les études pour savoir si la hausse des jeux actifs libres à l’adolescence compense la baisse de participation à des sports organisés ou à des activités physiques.
  • Explorer la façon dont d’autres facteurs comportementaux, comme la participation des parents au sport et aux activités physiques, jouent également un rôle (comme le revenu familial et la participation sportive).
  • Alors que la présente étude visait une ville de l’Ontario, il faudrait traiter des données longitudinales plus étendues et examiner des sujets de l’ensemble du Canada.
  • Cette étude était fondée sur le nombre d’activités; les futures recherches devraient tenir compte d’autres mesures de participation, dont le nombre d’heures de participation.