L’incidence du temps d’écran chez les jeunes enfants
Mercredi, Août 30, 2017 - 09:00
En juin, la Société canadienne de pédiatrie a diffusé de nouvelles directives sur le temps d’écran pour les enfants de moins de cinq ans. Les premières expériences d’un enfant avec un écran peuvent créer des habitudes qui auront des répercussions à long terme. Bien qu’il y ait des avantages potentiels à exposer les enfants à des écrans de façon modérée, un temps d’écran excessif peut présenter des risques liés au développement, aux aptitudes psychosociales et à la santé physique. Les parents et les soignants ont un rôle essentiel dans le contrôle du temps d’écran pour les enfants d’âge préscolaire pour assurer une expérience positive.
Avantages potentiels de l’exposition à des écrans et à des médias
Par « écran », on fait référence aux téléphones, aux télévisions, aux tablettes, aux ordinateurs et aux technologies portatives. C’est seulement à partir de deux ans que les poupons commencent à comprendre le contenu qui est affiché sur ces écrans. Et malgré cela, ils sont limités dans leur capacité à transférer le contenu 2D vers la 3D. Un contenu éducatif de qualité adapté à l’âge lorsqu’il est visionné avec un parent ou un soignant peut apporter certains bienfaits :
- Améliorer les compétences linguistiques et sociales, particulièrement chez les enfants désavantagés.
- Renforcer l’empathie, le respect, les comportements positifs liés à la race et la tolérance.
- Favoriser le jeu physique actif ou imaginaire.
- Appuyer le développement linguistique hâtif et le savoir-faire.
Cependant, il n’y a pas de preuves fondées sur des recherches qui indiquent que l’introduction des médias ou de la technologie aux jeunes enfants est bénéfique. Ceux-ci apprendront toujours et se développeront toujours plus rapidement avec des expériences interactives face à face avec de vraies personnes.
Les risques de l’exposition aux écrans et aux médias
Il existe de nombreux risques touchant le développement, les aptitudes psychosociales et la santé physique qui découlent d’une exposition excessive à un écran ou d’une exposition à un âge inapproprié. L’exposition prolongée à un écran en bas âge est liée aux problèmes suivants :
- Interférence avec les fonctions exécutives en raison de l’incapacité de faire la distinction entre la vie réelle et virtuelle.
- Habiletés cognitives faibles.
- Retards de langue (apprentissage et pratique)
- Mémoire à court terme
- Aptitudes en mathématiques et en lecture
- Isolement social, comportements antisociaux et agressivité plus tard dans l’enfance.
- Taux élevés d’obésité.
- Faible qualité du sommeil.
- Habitudes sédentaires.
Le rôle des parents et des soignants
Le temps d’écran des adultes a une grande incidence sur les habitudes liées aux médias et même sur les expériences quotidiennes des enfants. Le temps d’écran des enfants est grandement lié à celui de leurs parents. La présence grandissante des médias dans nos vies quotidiennes, à la maison comme au travail, peut réduire le temps de famille en personne et même entraîner plus d’interactions négatives. Dans le cadre d’une étude d’observation, il a été constaté que plus les parents utilisaient leur téléphone, plus leurs enfants tentaient d’avoir leur attention. Les enfants de tout âge ne devraient pas avoir à se battre contre des écrans pour avoir l’attention de leurs parents. Du temps en famille sans écran est essentiel au développement des compétences linguistiques, à la pensée créative, à l’auto-régulation et aux relations familiales.
Particulièrement chez les enfants d’âge préscolaire, les adultes influencent le fait que le temps d’écran pose présente soit un défi, soit des avantages. La Société canadienne de pédiatrie a élaboré des stratégies pour que les parentes et les soignants fassent du temps d’écran une expérience positive.
Réduire le temps d’écran.
- Chez les moins de deux ans : zéro heure par jour.
- De deux à cinq ans : moins de une heure par jour; le temps d’écran sédentaire ne devrait pas faire partie de la routine quotidienne.
Atténuer les risques.
- Les émissions devraient être éducatives, adaptées à l’âge et interactives, et non des émissions commerciales populaires.
- Les parents devraient écouter les émissions avec les enfants pour les aider à faire des liens entre le contenu de l’émission et la vraie vie.
Être conscient.
- Ayez un but lorsque vous choisissez du contenu média; portez attention aux messages sur l’image corporelle, la violence, la diversité, etc.
- Évitez le temps d’écran lors de routines familiales et dans des endroits publics.
- Limitez le contenu provenant de sources commerciales contenant beaucoup de publicités.
- Le temps que passent les enfants à regarder la télévision commerciale est lié à leur IMC.
- Montrez aux enfants à remettre en question les messages publicitaires.
Adaptez l’utilisation correcte du temps d’écran.
- Réduisez votre propre temps d’écran en présence de vos enfants, fermez les écrans lorsque vous ne les utilisez pas et évitez de laisser la télévision allumée comme bruit de fond.
- Évitez les écrans et les appareils lors des moments en famille.
- Faites en priorité des activités interactives comme des jeux, des discussions, des activités pratiques, de la lecture, etc.
Il n’y a aucune preuve qu’exposer les enfants à la technologie en bas âge procure des avantages. Les jeunes enfants apprennent mieux en ayant des interactions face à face avec des personnes réelles et engagées. En établissant des limites significatives de temps d’écran, on crée plus de moments en famille, on réduit les comportements sédentaires et ce sera plus facile de réduire le temps d’écran quand les enfants seront plus vieux. Bien que ces directives visent les enfants de moins de cinq ans, il est aussi important d’être conscient de la quantité et de la qualité du temps d’écran des enfants plus vieux, des adolescents et même des adultes.
Ressources supplémentaires
- Directives canadiennes en matière de comportement sédentaire de la Société canadienne de physiologie de l’exercice
- Remplacer le temps d’écran par de l’activité physique chez les enfants d’âge préscolaire
Sources:
Canadian Paediatric Society. (1 June 2017). Screen time and young children: Promoting health and development in a digital world. Canadian Paediatric Society.
Radesky JS, Kistin CJ, Zuckerman B, Nitzberg K, Gross J, Kaplan-Sanoff M, Augustyn M, Silverstein M. Patterns of mobile device use by caregivers and children during meals in fast food restaurants. Pediatrics. 2014; 133(4): 843-849.
Shenouda N, Timmons BW. (Jan 2012). Preschooler focus: Physical activity and screen time. Child Health & Exercise Medicine Program, McMaster University.
Zimmerman FJ, Bell JF. Associations of television content type and obesity in children. American Journal of Public Health. 2010; 100(2): 334-340.
À propos de l’auteure : Lily est une étudiante de 4e année dans le programme de kinésiologie à l’Université Western. Son expérience athlétique est dans la nage synchronisée et elle continue sa participation dans le sport comme entraîneuse et comme nageuse sur l’équipe universitaire.